Breaking News

Effet d’une tâche cognitive sur le contrôle postural chez l’enfant dyslexique


M. Pia Bucci a,∗, C. Loic Gerardb, E. Bui-Quoc c
a UMR 676, hôpital Robert-Debré, 75019 Paris, France
b Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent,
hôpital Robert-Debré 75019, Paris, France
c Service d’ophtalmologie, hôpital Robert-Debré, 48, boulevard
Sérurier, 75019 Paris, France
∗Auteur correspondant.
Adresse e-mail : mariapia.bucci@gmail.com (M. Pia Bucci)

Mots clés : Posture ; Enfant ; Dyslexie ; Tâche cognitive

Introduction.— Plusieurs études montrent une instabilité posturale
chez les enfants dyslexiques.

Or une tâche oculomotrice simple
(saccade oculaire) ou plus complexe (lecture d’un mot ou d’un
texte) augmente l’instabilité posturale. Le but de cette étude est
d‘examiner l’impact d’une tâche cognitive sur le contrôle postural
chez l’enfant dyslexique.
Sujets et méthodes.— Nous avons examiné dix-sept enfants dys-
lexiques (âge moyen 10,8 ± 0,3 ans) et dix enfants non dyslexiques
d’âge similaire. La stabilité posturale a été enregistrée avec une
plate-forme de force TechnoConcept® lors d’une tâche de fixation
d’une cible et lors d’une tâche cognitive consistant à nommer des
objets présentés sur un écran d’ordinateur. Afin de varier la dif-
ficulté de la tâche posturale, deux conditions posturales ont été
testées : « Romberg » et « semi-Romberg ». Nous avons mesuré la
surface, la longueur et la vitesse moyenne du centre de pression.
Résultats.— Indépendamment de la tâche et de la condition pos-
turale, les enfants dyslexiques sont plus instables que les enfants
non dyslexiques. De fac¸on intéressante, la réalisation d’une tâche
cognitive augmente cette instabilité surtout chez les enfants dys-
lexiques.

Discussion et conclusion.— L’instabilité posturale observée chez les
enfants dyslexiques est en accord avec l’hypothèse d’un déficit des
fonctions cérébelleuses précédemment rapportée chez ces enfants.
L’instabilité posturale observée pendant la tâche cognitive chez les
deux groupes d’enfants examinés (dyslexiques et non dyslexiques)
suggère, encore une fois, que lorsque la tâche additionnelle est
très complexe, l’enfant privilégie cette tâche au détriment de la
stabilité posturale en accord avec le modèle suggéré par Lacour
et al. (2008).

Aucun commentaire