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La dépendance aux matières grâces


L'organisme utilise les sucres et les graisses comme des sources d'énergie. Bien que le cerveau ne consomme que le glucose, il possède une enzyme capable de décomposer les triglycérides et les lipides issus de l'alimentation. 
Une équipe du CNRS dirigée par Serge Luquet  s'est concentrée sur le sujet. Les résultats de leurs recherches ont été publié dans la revue Molecular Psychiatry, ayant mi en évidence le lien qui existe entre les fluctuations de concentration des triglycérides et l'élaboration du circuit de la récompense dans le cerveau, chez la souris.
En effet, ces corps gras se sont avérés en relation avec le circuit de la récompense du cerveau, qui lui même régit le phénomène de dépendance aux drogues.
Les triglycérides (TG) circulants voient leur taux augmenter normalement après un repas, mais sont perturbés dans des conditions physiopathologiques, tels que l'obésité. Bien que le métabolisme des TG dans le cerveau reste mal compris, plusieurs structures cérébrales expriment des enzymes qui transforment les particules enrichie de TG, y compris les structures mésolimbiques. Pour cette raison, et parce que la consommation d'aliments riches en graisses modifie la signalisation de la dopamine, on a testé l'hypothèse que le taux de TG pourrait cibler directement les circuits de récompense mésolimbique pour contrôler les comportements de fidélité-récompense. On a constaté que l'administration de petites quantités de TG au cerveau par l'artère carotide réduit rapidement à la fois la locomotion spontanée et induite de l'amphétamine, aboli la préférence pour les aliments au goût agréable et réduit la motivation à s'engager dans un comportement de recherche de nourriture. Inversement, la perturbation ciblée de l'hydrolyse enzymatique des TG par la lipoprotéine lipase spécifiquement dans le noyau accumbens, augmente la préférence des aliments agréables au goût et le comportement de recherche de nourriture. Enfin, la perfusion prolongée de TG aboutit à un retour à la préférence normale de la nourriture  malgré la persistance de la suppression de la locomotion, ce qui suggère que des mécanismes d'adaptation se produisent. Ces résultats révèlent de nouveaux mécanismes par lesquels les graisses alimentaires peuvent altérer la fonction du circuit mésolimbique et la recherche de récompense.
Chez l'obèse, les taux de lipides dans le sang et dans le cerveau sont plus importants que la moyenne. Pourtant, l'obésité est souvent associée à des comportements de surconsommation d'aliments sucrés et gras.
Selon les chercheurs, en cas de fortes et longues expositions aux triglycérides, la souris affiche une motivation en berne vis-à-vis d’une récompense, comme c’est le cas lors d’une injection de petites quantités de lipides. En revanche, l'attirance pour les aliments riches n'est pas éliminée. Les conditions idéales sont donc réunies pour la prise de poids. Ainsi, les lipides agiraient en quelque sorte comme des drogues dans le cerveau.

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